SYNTHÈSE : HARMONIE – FLUIDITE – EQUILIBRE – SOUPLESSE – LEGERETE – MODERATION
Carte à l’endroit : Maîtrise de soi, modestie, indulgence, humilité, maturité affective et spirituelle, maîtrise de ce que l’on fait, se dominer, renoncer à la vengeance, accepter les défauts des autres, communication fluide, connaissance de soi, équilibre, harmonie, équilibre yin yang, tranquillité, sérénité, esprit fluide, souplesse d’esprit, esprit léger, douceur, grâce, indulgence.
Carte à l’envers : Pas de communication, manque de fluidité, manque de tempérance, disharmonie, froideur, instabilité, désordre, orgueil, égocentrisme, narcissisme, dégoût de soi, laisser aller, vengeance, rancune, ressentiment, haine, imprudence, légèreté, imprévoyance.
Le personnage
- Les ailes : En première approche, les ailes pourraient nous faire penser à un ange. Mais le personnage est bien éloigné de la représentation d’un ange ! On se reportera donc beaucoup plus au symbolisme des ailes. Les ailes suggèrent un esprit léger, un esprit libre. Dans le cas de l’arcane, les ailes peuvent simplement alléger le corps et l’esprit, facilitant ainsi le déhanchement du personnage.
- Déhanchement du personnage : Le mouvement ondulatoire du le corps suggère la grâce, la douceur, la souplesse.
- La partie inférieure des vêtements de couleur bleue et rouge : le bleu symbolise la réceptivité, le rouge l’activité. Cela pourrait montrer une harmonie entre le côté féminin et masculin.
- Un liquide s’écoule entre deux vases : le liquide s’écoule harmonieusement entre les deux vases. Cette représentation pourrait signifier une fluidité intérieure ainsi qu’une communication harmonieuse, la temporisation, la coopération, la diplomatie, l’écoulement serein de la vie.
- Les manches de couleur rouge : les bras couverts de rouge symbolisent une action puissante pour maintenir fermement les jarres. Le personnage s’affirme dans sa personnalité, sa maturité.
La tempérance est une vertu
La vertu est définie comme une force morale avec laquelle l’être humain tend au bien, s’applique à suivre la loi morale. Selon les concepts de la chrétienté, la Tempérance, la Force d’âme, la Justice et la prudence sont quatre vertus cardinales, fondations de l’édifice moral. La tempérance assure la maîtrise de la volonté sur les instincts et maintient les désirs dans les limites de l’honnêteté, procurant ainsi l’équilibre dans l’usage des biens.
De nombreux philosophes, penseurs se sont penchés sur la notion de vertu. Dans un modèle devenu un classique de la psychologie positive, les psychologues Martin E. P. Seligman et Christopher Peterson ont identifié 24 forces de caractère, reconnues à travers l’histoire et les cultures dans le monde. Elles ont été regroupées en 6 catégories de grandes « vertus », l’une d’elles étant la Tempérance. Cette vertu se décline en forces de caractère qui protègent contre les excès :
- Modestie et humilité : se voir de façon réaliste, ne pas se mettre en avant car nos réalisations parlent d’elles même, prendre conscience de sa juste place au milieu des autres. L’humilité s’acquiert avec le temps, le vécu et va de pair avec une maturité affective ou spirituelle. On est en cohérence avec nos valeurs. Concepts opposés : orgueil, égocentrisme, narcissisme, démesure.
- Maîtrise de soi et autorégulation : se dominer, maîtriser consciemment ce que l’on ressent et ce que l’on fait, réguler ses émotions, ses pensées et son comportement face aux tentations et aux impulsions, assimiler les limites sociales et des conduites à adopter au sein de son environnement. Concept opposé : laisser aller
- Pardon : renoncer à la vengeance, accepter les défauts des autres, donner une seconde chance, pardonner à ceux qui agissent mal, être indulgent. Se libérer des rancœurs augmente l’estime de soi, aide au mieux être. Concepts opposés : vengeance, rancune, ressentiment, haine.
- Précaution, prudence, et discrétion : être prudent dans ses choix, contrôler ses pulsions, ne pas prendre de risques inutiles, être attentif à ce qui peut causer un dommage, réfléchir aux conséquences de ses actes, ne pas faire des choses que l’on pourrait regretter. Concepts voisins : prévoyance, sagesse. vigilance. Concepts opposés : imprudence, légèreté, imprévoyance.
La Tempérance et l’Etoile contiennent des jarres
On peut remarquer que les arcanes La Tempérance et L’Etoile contiennent de l’eau s’écoulant entre deux jarres. Le mouvement de l’eau symbolise la fluidité. En ce qui concerne la Tempérance, l’eau s’écoule directement entre les jarres, ce qui pourrait suggérer la fluidité intérieure du personnage. L’eau de l’Etoile s’écoule dans ce qui semble être une rivière. Cela pourrait signifier la fluidité entre le personnage et son environnement. Tout est en cohérence avec le placement des lames dans les cycles de vie. En effet, la Tempérance est centrée sur elle, sur le ‘moi’ (la fluidité intérieure) et l’Etoile fait partie du cycle du ‘soi’, vers la fusion de l’être avec le tout, la fluidité avec l’extérieur.
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Les ailes de la Roue De Fortune et de la Tempérance
L’arcane 10, la Roue de Fortune, montre un personnage mi homme mi animal en haut de la roue. Contrairement aux animaux accrochés à la roue qui subissent les hauts et les bas de la vie, ce personnage semble en équilibre instable sur la roue. Quelle est la solution pour être plus stable, moins chahuté que les animaux ? Des ailes ! Elles sont représentées mais semblent drapées, prêtes à être découvertes. La Roue de Fortune, lame de transition entre les deux décades du tarot, exprime le besoin de tempérer les effets de la roue, les aléas de la vie. Les ailes découvertes de la Tempérance sont maintenant découvertes et nous apportent l’équilibre afin d’être plus résilients.
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La Tempérance dans notre évolution
Si le tarot nous parle de notre évolution de vie, on passe en revue quelques arcanes qui précédent la Tempérance.
- La Roue de Fortune, arcane 10, est l’arcane de transition entre la première décade du tarot et la deuxième décade. La roue de Fortune exprime le besoin de tempérance, face aux évènements de la vie. Seule une approche spirituelle nous apportera de la sérénité, de la résilience, de l’harmonie. Nous ne serons plus les êtres accrochés à la roue, subissant tour après tour, les descentes et montées.
- La Force et le Pendu, symbolisent la première étape de notre évolution spirituelle. Il s’agit de prendre conscience de qui nous sommes (la Force) et de ce que nous faisons (le Pendu). Dans cette étape, nous sommes centrés sur nous mêmes, dans la connaissance de soi et le lâcher prise.
- Avec l’arcane Sans Nom, nous passons de l’inaction à l’action profonde sur nos comportements, notre regard sur la vie, nos croyances. C’est un changement radical, un changement de paradigme qui va nous emmener vers plus de tempérance.
- Enfin, avec la Tempérance, nous bénéficions de toute la profondeur, de toute la puissance de l’action de l’arcane Sans Nom. Sérénité, légèreté, souplesse d’esprit, fluidité intérieure sont le résultat du changement radical symbolisé par l’arcane Sans Nom. Nous sommes capables de tempérer les hauts et les bas de la roue de Fortune.
En se référant aux travaux de C.G. Yung, ces étapes de la vie nous rapprochent du ‘moi’. la Tempérance en est le point culminant. C’est grâce à toutes les qualités d’être de la Tempérance, de la connaissance de soi, que nous pourrons affronter et intégrer notre ombre, ce qui fera l’objet de la lame suivante (l’arcane Le Diable).
14 / tempérance , signifie aussi transfert et contre transfert en tarotherapie. Elle symbolise la sobriété d’ un malade alcoolique.
Bonjour et merci pour votre commentaire. Vous me parlez de transfert, alors que je suis en train d’écrire un article sur l’arcane 15 – Le Diable et j’aborde l’ombre, les projections, le transfert. Vous parlez de sobriété dans votre message, ce qui est en relation avec la Tempérance. Avez vous un site Web ? On pourrait si vous voulez échanger à propos de nos pratiques du tarot. C’est intéressant de voir comment chacun utilise le tarot de Marseille. Bonne journée. Cordialement
Je n ai pas de site internet mais nous pouvons communiquer par Email.
Choisir XIIII / TEMPERANCE le jour de la Saint Valentin est une bénédiction de son ange gardien. Le transfert se fait entre les jarres de l’ ange. Ex stagiaire de Philippe Camoin je suis à 90% tarologue autodidacte & diplômé en coaching depuis juin 2011 en France.
Bonjour, quel travail et quel plaisir de vous lire ! Pensez vous continuer votre travail de synthèse sur tous les arcanes ? Je me délecte de la façon dont vous abordez l’analyse et l’histoire du Tarot. Merci beaucoup pour ce que vous avez partagé. Bien cordialement
Bonjour. Désolé de répondre aussi tard. C’est vrai qu’actuellement le site est en mode repos prolongé, en gestation. Merci pour votre commentaire qui donne l’envie de sortir de ce repos. L’article concernant le Diable est presque terminé. D’autres articles concernant les dernières lames sont aussi abordés. Au fur et à mesure que je progresse, les relations entre le travail de Jung et ces dernières lames deviennent surprenantes : le diable (ombre), la lune (anima), le soleil (animus), le Monde (accomplissement du processus d’individuation). Et pourtant, il y a 5 siècles entre la création du tarot et les travaux de Jung!. Le point commun serait peut être l’alchimie (spirituelle). Mais l’oeuvre de Jung sur l’alchimie est tellement difficile à appréhender.
En attendant la suite des articles, je vous invite à avoir l’approche suivante (au moins pour le Diable) :
– faites le vide complet de tout ce que vous savez, ce qui a été dit sur le tarot, même sur ce site. Au diable, les affirmations gratuites, sans véritable fondement sur le tarot. Soyez un enfant qui découvre les dessins, en y mettant votre âme d’adulte, votre clairvoyance, votre intuition, votre esprit d’analyse. Si l’on se met à la place des créateurs du tarot, il faut imaginer qu’ils veulent dire quelque chose, mais sans parole, seulement par le dessin. Ce quelque chose concerne notre personne, l’âme humaine. La grande difficulté est que nous n’avons pas la même vision du monde qu’il y a 5 siècles. Il faut donc rester sur des choses basiques, qui restent valables même après 5 siècles. On ne balade plus avec des torches comme le Diable, mais des téléphones portables qui éclairent.
– examinez chaque détail de la carte. La carte du diable en regorge. Trouvez le sens basique et essayez de ramener ce sens à un sens lié à la personne. Soyez le Columbo du tarot.
Exemple: Le diable porte une torche allumée. Pourquoi ? Voir dans l’obscurité. Pourquoi a t il besoin de voir dans l’obscurité ? Trouver un chemin ou trouver quelque chose de caché. Ramené à la personne, ce serait peut être mettre en évidence des choses enfouies, cachées de notre personnalité. Très vite , on arrive à la notion d’ombre (voir Jung)
Autre exemple : il y a de multiples yeux. Pourquoi ? Mieux voir, renforcer l’acuité visuelle. Le personnage fait un effort considérable pour connaître son ombre.
Autre exemple : Il louche. On a l’impression que les yeux vont se retourner totalement. Pourquoi ? les yeux retournés complètement permettent de voir son intérieur. Encore une notion d’effort pour connaitre son ombre. le travail du personnage est intense.
Autre exemple : le diable a des ailes. La tempérance a des ailes et le diable profite de ses ailes acquises précédemment (il y a une notion de progression dans la tarot : de 1 à 21). Pour voler dans l’obscurité, que de mieux que des ailes de chauve souris ? Pourquoi voler ? Peut être se déplacer plus facilement dans cette exploration intense de l’ombre. On a des ailes aussi pour prendre de la hauteur. Pour analyser son ombre, il faut nécessairement prendre de la hauteur sur soi même, car cela est difficile. On doit se reposer sur un « moi » (voir Jung) solide. L’ombre est la dernière étape de la constitution du « moi ». Ensuite, dans les cartes du tarot (et aussi dans l’approche de Jung), on s’intéresse au Tout, on se fond dans l’univers (de la maison Dieu au Monde grâce à la lumière).
– l’investigation sur une lame est considérable et difficile, mais elle peut s’appuyer sur les résultats obtenus sur les cartes précédentes. Il y a une notion de progrès portée simplement par la numérotation des cartes : on progresse étape par étape jusqu’à l’accomplissement (le Monde). A mon avis, il n’y a rien de négatif dans le tarot, que de la progression spirituelle. Si vous continuez à analyser la carte du Diable, au fur et à mesure, le personnage devient attachant. On n’a plus peur du Diable ! La peur du Diable n’est qu’une projection transmise pour l’histoire humaine. Au diable le diable!
– une analyse intéressante sur le tarot est aussi de voir les relations entre certains détails des cartes. Beaucoup de cartes montrent un personnage central en haut de la carte et des personnages en vis à vis en bas de la carte. Il y a un sens à cela. Lequel ? Peut être y voir la dualité féminin-masculin de notre âme. Sous le soleil, les deux sont réunis. Tout cela à voir aussi avec les travaux de Jung, je pense. Petite note personnelle : on nait indivisé, les cellules ne se singularisent féminin/masculin que quelques semaines après la conception. Au fur et à mesure du processus d’individuation, le féminin et masculin se fondent pour ne devenir qu’Un.
Voilà, tout cela pour dire que l’analyse du tarot représente un travail considérable, complexe comme l’est l’âme humaine.
Non seulement, je dois terminer le site pour les dernières lames du tarot, mais aussi revoir tout les analyses des premières lames.
Bonne continuation sur le tarot. je pense que vous êtes aussi passionnée.
Cordialement
jean luc
Bonjour, vous lire est vraiment passionnant.
Merci infiniment pour votre travail minutieux que vous mettez à notre portée.
Je suis vraiment ravie d’être tombée sur votre site. Je lis vos articles avec avidité.
Bonjour,
Merci pour votre commentaire. La suite des articles se fait attendre, mais je pense m’y remettre bientôt.